Je t’aime

J’ai envie de te dire que je t’aime et pourquoi je t’aime toi qui as souffert…

Je t’aime parce que ta couleur est différente et qu’elle en cache souvent bien d’autres.

Je t’aime parce que tu as ce regard qui peut être d’une incroyable douceur comme il peut être d’une grande violence.

Je t’aime quand tu ne peux résister à partager ton cœur, ton corps et ton âme, que tu te lies à plusieurs personnes dans le même temps, parce que l’amour ne connais pas le temps, ni les convention sociales.

Je t’aime quand tu t’abstiens de mettre un autre face à ses lacunes et que tu lui fais le miroir de tout ce qu’il y a de beau en lui.

Je t’aime quand écrasé par la fatigue tu joues encore avec tes enfants parce que tu sais qu’ils sont ce qu’il y a de plus important.

Je t’aime quand tu la prends dans tes bras et que tu la protèges. Tes genoux sont pourtant sur le point de céder et tu tiens debout parce que tu l’aimes. Et quand tu aimes, tu trouves toujours la force.

Je t’aime quand ton poing s’enfonce dans un mur, aussi fort que celui de ton père s’est abattu sur toi quand tu n’étais qu’un enfant, parce que toi, tu ne frappera jamais le tien.

Je t’aime parce que tu as une capacité hors du commun à faire confiance à un autre autant que ce que peut être un être humain te terrorise.

Je t’aime quand tu ne dis rien, parce que tu laisses la place à l’autre de se tromper sans le juger.

Je t’aime quand tu es patience infinie parce que tu respectes le rythme de chacun.

Je t’aime quand, tu attends que tout le monde dorme dans la maison pour que ton sourire tombe et que tu pleures en silence. Car tu sais que tu es la plus forte et qu’il y a de bonnes chances pour qu’il en soit toujours ainsi.

Je t’aime quand les autres dorment depuis longtemps, alors que tes pensées se bousculent, t’oppressent, s’accumulent et te tiennent… éveillées.

Quand tu me parles quatre heures de la même chose avec chaque fois, cette petite découverte qui te donne l’espoir de comprendre, pourquoi.

Je t’aime quand tu pratiques un sport, un art martial, que tu es batteur ou danseuse et que tu imposes à ton extérieur, ta souffrance intérieure.

Je t’aime quand tu te réveilles en sueur la nuit parce que tu as fais un cauchemar. L’atroce et le réel dansent si bien ensemble qu’une fois réveillée, tu as peur dans mes bras doux et chauds, d’entendre un rire sordide qui indique que non tu n’es pas encore réveillée.

Je t’aime quand tu espères, désires de tout ton cœur, que tes parents, ta femme, tes frères et sœurs, tes amis comprennent qui tu es et t’acceptent sans te juger, sans vouloir te changer.

Je t’aime quand, les bruits, les odeurs, les contacts physiques te rendent presque fou et que tu te replies dans ta bulle.

Je t’aime quand tu as envie de hurler ta souffrance de vivre dans ce monde qui se moque, humilie, te frappe jusqu’à soumettre.

Je t’aime parce que tu défendras, tu apaiseras, tu redresseras, tu soigneras, tu soulageras, tu rendras plus fort.

Je t’aime parce qu’en ta présence, je pense que le monde peut devenir beau.

Je t’aime quand tu lâches ton armure et ton épée parce que tu n’en peux plus. Que tu ne donnes plus de nouvelles du jour au lendemain et réapparais quelques mois plus tard.

Je t’aime quand tu fonds en larmes en voiture parce que tu as vu un chat sans vie au bord de la route.

Je t’aime quand tu défends une idée jusqu’à l’épuisement.

Je t’aime quand tu pleures toute la journée.

Je t’aime parce que les limites te font rire, fuir mais ne t’arrêtent pas.

Je t’aime quand tu as envie de mourir.

Je t’aime quand tu abandonnes tout ce que tu as appris, pour savoir qui tu es.

Je t’aime parce que peu importe le prix, tu choisiras la liberté.

Je t’aime parce que tu es sans concession.

Parce que chez toi tout est plus fort, plus intense, plus vrai.

 

La plume noire

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